
Qu’est-ce qu’une bombe météorologique ?
Le terme de bombe météorologique, ou cyclogenèse explosive, désigne une dépression dont la pression atmosphérique chute d’au moins 24 hPa en 24 heures à des latitudes tempérées. Cette baisse rapide traduit une intensification brutale du système dépressionnaire, un peu comme une explosion sur le plan dynamique.
Ce phénomène est souvent observé sur l’Atlantique Nord, là où l’air froid venu du pôle rencontre l’air chaud et humide d’origine subtropicale. Ces contrastes thermiques fournissent l’énergie nécessaire à une cyclogenèse violente. Le terme anglais “weather bomb” ou “bomb cyclone” est d’ailleurs fréquemment utilisé dans les bulletins internationaux.
Dans quelles conditions parle-t-on de « bombe météo » ?
Pour qu’une dépression soit qualifiée de bombe météorologique, deux ingrédients majeurs doivent être réunis :
- Un fort gradient thermique, c’est-à-dire un contraste marqué entre l’air froid d’origine polaire et l’air doux des basses latitudes
- Des vents puissants en altitude, au niveau du jet-stream, qui favorisent une chute brutale de pression en surface et catapultent cette dépression.
Lorsque ces éléments interagissent, la dépression se creuse très rapidement. Sur les cartes météo, les isobares se resserrent, signe d’une intensification du vent. Ce type de système peut évoluer en véritable tempête, voire en tempête historique selon sa trajectoire et son intensité.
Quelles sont ses conséquences ?
Les effets d’une bombe météorologique sont comparables à ceux d’une tempête majeure :
- Des vents violents, parfois supérieurs à 120 ou 140 km/h sur les côtes et les reliefs exposés
- De fortes vagues dépassant les 10 m sur l’Atlantique nord
- Des pluies intenses et des risques de submersion sur les littoraux exposés
Et dans certains cas, des chutes de neige abondantes lorsqu’elle touche des zones continentales froides, comme ce fut le cas aux États-Unis en décembre 2022.
Outre ses impacts météorologiques, une bombe météo peut aussi perturber le trafic aérien et maritime, voire entraîner des coupures d’électricité sur de vastes régions.
Les dernières bombes météorologiques notables
Ces dernières années, plusieurs épisodes ont marqué les esprits par leur intensité :
- Tempête Ciaran (nov. 2023) : creusement explosif au large de la Bretagne, avec des vents dépassant 200 km/h sur les caps exposés.
- Tempête Eowyn (janv. 2025) : une dépression explosive sur les îles Britanniques, générant des rafales destructrices et un creusement record.
- Tempête Eunice (fév. 2022) : phénomène explosif ayant balayé le nord-ouest de l’Europe avec des rafales jusqu’à 196 km/h.
- Blizzard américain (déc. 2022) : une « bomb cyclone » historique, responsable du plus fort blizzard aux États-Unis depuis plus de 40 ans.
Grâce aux modèles numériques à haute résolution, ces cyclogenèses explosives sont aujourd’hui détectées plusieurs jours à l’avance. Les prévisionnistes de La Chaîne Météo suivent attentivement leur évolution pour anticiper leurs effets, parfois destructeurs, sur nos régions. Si elles demeurent rares en France, ces « bombes météo » témoignent de la puissance des échanges atmosphériques entre les tropiques et les pôles, et de la complexité du climat tempéré européen.