
Un 31 octobre 1967 sous les rafales : jusqu’à 140 km/h à Caen
À la veille de la Toussaint 1967, une violente tempête frappe le nord-ouest de la France. La dépression, très creuse pour la saison, balaie la Manche et se renforce en progressant vers l’intérieur des terres. On enregistre alors des rafales exceptionnelles : jusqu’à 140 km/h à Caen, 130 km/h à Cherbourg, et plus de 100 km/h à Paris, un fait rarissime pour la région capitale.
Les dégâts sont considérables : toitures arrachées, arbres déracinés, coupures d’électricité massives. Cet épisode de la fin octobre 1967 reste encore aujourd’hui l’un des plus violents survenus si tôt dans la saison automnale, bien avant les grandes tempêtes hivernales.
Octobre 1987 : la tempête « ouragan » du siècle
Dans la nuit du 15 au 16 octobre 1987, une dépression explosive touche le sud de l’Angleterre puis la Bretagne, dans un contexte de dorsale anticyclonique bloquée sur l’Europe de l’Est. En l’espace de quelques heures, la pression chute de plus de 20 hPa : un véritable cas de bombe météorologique.
Les rafales atteignent 216 km/h à la pointe du Raz, 180 km/h à Brest et 160 km/h à Rennes. Des millions d’arbres sont abattus, des toitures soufflées, des lignes électriques détruites. La Bretagne, la Normandie et le sud de l’Angleterre subissent des dégâts comparables à ceux d’un cyclone tropical. Cette tempête d’octobre 1987 demeure un référent historique pour les météorologues, tant par son intensité que par son caractère exceptionnel à cette période de l’année.
Tempête Ciaran (1er-2 novembre 2023) : la plus violente récemment
Bien que survenue au tout début de novembre, la tempête Ciaran mérite d’être citée parmi les grandes tempêtes automnales. Entre le 1er et le 2 novembre 2023, une dépression extrêmement creuse (moins de 950 hPa) frappe de plein fouet la Bretagne et la façade atlantique.
Les rafales atteignent 207 km/h à la pointe du Raz, 180 km/h à Ouessant et 150 km/h dans les terres bretonnes. Jamais, depuis la tempête de 1987, un tel niveau de vent n’avait été observé en France métropolitaine. Plusieurs millions de foyers sont privés d’électricité, les transports sont paralysés et d’importants dégâts matériels sont recensés.
Un mois d’octobre rarement tempétueux
Historiquement, les grandes tempêtes françaises se produisent plutôt entre novembre et mars, quand les contrastes thermiques entre pôles et tropiques sont les plus marqués. Les épisodes d’octobre, comme ceux de 1967 et 1987, apparaissent donc comme des anomalies dans la climatologie des tempêtes.
Avec la tempête Benjamin, attendue ce jeudi sur une grande partie du pays, les vents pourraient atteindre 100 à 150 km/h sur les côtes atlantiques et jusqu’à 90 km/h dans l’intérieur des terres, un niveau bien inférieur aux tempêtes historiques de 1967, 1987 ou Ciaran.
Cet épisode n’en reste pas moins remarquable pour un mois d’octobre, période où les véritables tempêtes sont généralement peu fréquentes.