
Des épisodes assez rares mais parfois tragiques
Chaque année, entre vingt et cinquante tornades sont recensées en métropole, la plupart d’intensité modérée. Mais certaines ont marqué la mémoire collective. Le 19 août 1890, celle de Saint-Claude, entre l’Ain et le Jura, a parcouru plus de 80 kilomètres (record en France), dévastant forêts et habitations et faisant six victimes. Plus récemment, le 3 août 2008, la tornade de Hautmont, dans le Nord, a frappé en pleine nuit, détruisant des quartiers entiers et provoquant trois décès. D’autres événements du passé, comme celui de Palluel (Pas-de-Calais) et de Pommereuil (Nord) en 1967, ou encore la terrible tornade de Montville au nord de Rouen (76) en août 1845, demeurent parmi les plus violents jamais observés en France, cette dernière ayant causé près de 75 morts. Ces épisodes se sont inscrits dans un contexte orageux provoquant des "outbreaks" de tornades, c'est-à-dire la formation de plusieurs violentes tornades lors du même épisode.
Un phénomène difficile à prévoir
Ces épisodes, bien que rares, se forment dans des contextes atmosphériques bien identifiés : orages puissants, cisaillement marqué des vents et air instable. Ils surviennent le plus souvent entre le printemps et la fin de l’été, mais peuvent aussi éclater en automne lors de traînes actives et en présence de forts conflits de masses d'air, comme cette année. Les tornades les plus fortes, de type EF4 voire EF5, restent exceptionnelles sous nos latitudes, mais leur soudaineté rend leur prévision complexe. Elles rappellent que même sur un territoire tempéré comme la France, l’atmosphère peut parfois libérer une violence insoupçonnée.