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Au cœur de Melissa, les satellites de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) ont observé un œil parfaitement formé, entouré d’un mur de nuages très compact. En apparence calme, cette zone centrale abrite pourtant des tourbillons intenses qui se déplacent sur de petites distances : les mésovortex. Ces mini-tourbillons, véritables cyclones dans le cyclone, peuvent se déplacer dans l’œil ou le long du mur nuageux, où les vents atteignent déjà leur maximum. Ils mesurent à peine quelques kilomètres, mais peuvent renforcer localement les rafales, ajoutant une brutalité supplémentaire à l'ouragan.
Comment se forment les mésovortex ?
Images fascinantes des #mésovortex au sein de l'????? de l'#ouragan #Melissa, qui restera dans les annales comme l'un des + puissants de l'Atlantique. Actuellement en cat.1, il devrait faire sa transition extratropicale dans la journée. pic.twitter.com/cmge6f0QQe
— La Chaîne Météo (@lachainemeteo) October 31, 2025
Les mésovortex apparaissent dans les cyclones les plus puissants, lorsque la différence entre le calme du centre et la violence du mur de l’œil devient extrême. Dans le cas de Melissa, la mer des Caraïbes, anormalement chaude (plus de 30 °C), a fourni au système une énergie considérable. En se contractant, le mur de l’œil s’est déformé et a produit ces tourbillons internes. S'observe alors ce qu’on appelle un « œil polygonal », aux contours irréguliers : un signe visuel typique de la présence de mésovortex.
Des conséquences bien visibles sur le terrain
Sur les zones touchées, la présence de mésovortex explique pourquoi les dégâts peuvent varier fortement d’un endroit à l’autre. Un quartier peut être balayé par des vents beaucoup plus forts qu’un autre situé à quelques kilomètres seulement, selon la trajectoire de systèmes tourbillonnaires.
Ils peuvent aussi perturber la stabilité du cyclone, en provoquant de brèves fluctuations d’intensité ou en déformant son mur nuageux, ce qui rend la prévision de son évolution encore plus complexe. Les mésovortex sont une clé pour mieux comprendre la structure fine des ouragans tropicaux. Leur étude aide à affiner les modèles de prévision et à mieux anticiper les zones de vent extrême. Ils rappellent qu’au cœur même du calme apparent, l’atmosphère reste en perpétuel mouvement, capable de générer une énergie colossale à la moindre perturbation.