Des saisons d’ouragans plus longues et plus précoces
Plusieurs études récentes, dont une publiée dans Nature Communications (2022), montrent que la saison des ouragans dans l’Atlantique tend à démarrer plus tôt, parfois dès mai au lieu de juin. Le réchauffement printanier des eaux de surface permet aux premiers systèmes tropicaux de se former plus facilement. D’ici 2050, la NOAA envisage même un allongement moyen de 20 à 30 jours de la période cyclonique.
Des trajectoires qui remontent vers le nord
La hausse des températures marines et l’évolution du Gulf Stream favorisent la formation et la survie des ouragans à des latitudes plus élevées. On observe déjà des trajectoires remontant plus au nord, jusqu’à la côte Est des États-Unis, voire aux latitudes subtropicales de l’Atlantique. Certains modèles, comme ceux du GFDL de la NOAA, prévoient que les cyclones de fin de siècle pourraient frapper des régions jusque-là rarement concernées, y compris le sud de l’Europe ou l’Atlantique Nord-Est, sous forme de tempêtes hybrides.
Des tempêtes plus humides et plus destructrices
Un air plus chaud contient davantage de vapeur d’eau : environ +7 % par degré de réchauffement selon la loi de Clausius-Clapeyron. Résultat : des pluies plus intenses, des crues éclair plus fréquentes, et une marée de tempête amplifiée par l’élévation du niveau marin. L’ouragan Harvey (2017) ou plus récemment Melissa illustrent déjà ces excès. D’ici la fin du siècle, les modèles s’accordent sur une hausse probable de 10 à 20 % des précipitations extrêmes liées aux ouragans.
En résumé, le réchauffement ne devrait pas multiplier le nombre de cyclones tropicaux, mais en changer la nature : des tempêtes plus longues, plus septentrionales et nettement plus humides. Les ouragans de demain seront moins prévisibles — et potentiellement plus dévastateurs — jusque dans des régions encore peu préparées.