Un même phénomène, trois noms
Dans le langage scientifique, « ouragan », « typhon » et « cyclone » désignent un cyclone tropical : une vaste dépression née au-dessus d’eaux très chaudes, organisée autour d’un cœur orageux compact, avec des vents violents tournant autour d’un centre. On parle d’ouragan lorsqu’il se forme dans l’Atlantique nord et le Pacifique nord-est. Le mot typhon s’emploie pour le Pacifique nord-ouest, de l’Asie du Sud-Est au Japon. Ailleurs, notamment dans l’océan Indien et le Pacifique sud, on dit cyclone tropical. Le phénomène physique est strictement le même ; seule l’appellation varie avec la géographie.
Comment naissent ces tempêtes ?
Pour qu’un cyclone tropical se développe, il faut une grande étendue d’eau à au moins 26–27 °C, une basse pression préexistante avec une convection profonde, un cisaillement vertical faible pour garder la colonne nuageuse bien droite, et un effet de Coriolis suffisant — en pratique, pas trop près de l’équateur. Ces ingrédients permettent à la chaleur de l’océan d’être convertie en énergie mécanique : les nuages se structurent, l’œil se creuse, les vents s’accélèrent.
Quand devient-il « majeur » ?

Par convention internationale, un cyclone tropical atteint le stade d’ouragan/typhon/cyclone à partir de 120 km/h de vent moyen (mesuré sur 1 minute). Au-delà, l’intensité est classée par échelles régionales, dont la plus connue est l’échelle de Saffir-Simpson en Atlantique et Pacifique nord-est. Elle qualifie l’impact attendu sur les habitations, les réseaux et le littoral à mesure que les vents se renforcent ; les termes varient selon les agences, mais la logique reste identique : plus le vent soutenu est élevé, plus les dégâts potentiels augmentent, d’autant que s’y ajoutent généralement des pluies diluviennes et des marées de tempête destructrices.
Qui est concerné et où ?
Le vocabulaire suit les bassins :
- Dans l’Atlantique, les Antilles, l’Amérique centrale et les côtes des États-Unis parlent d’ouragans.
- Autour des Philippines, de la Chine, de la Corée et du Japon, on suit les typhons.
- Dans l’océan Indien et le Pacifique sud, de Madagascar à La Réunion en passant par l’Australie, ce sont des cyclones tropicaux.
Pour un public européen, cela signifie qu’un reportage pourra dire « ouragan » à Miami, « typhon » à Manille et « cyclone » à Antananarivo… alors qu’il s’agit, partout, du même type de tempête.
Quelques exemples célèbres
Parmi les différentes appellations, on se souvient de l’ouragan Katrina (2005) a ravagé le golfe du Mexique et provoqué des inondations historiques à La Nouvelle-Orléans. Le typhon Haiyan (2013) figure parmi les plus violents jamais observés aux Philippines, avec des vents extrêmes et une onde de tempête dévastatrice. Le cyclone Idai (2019) a frappé l’Afrique australe et déclenché une crise humanitaire majeure. Trois noms différents, une même mécanique atmosphérique alimentée par l’océan.