
Des Toussaint de plus en plus douces
Autrefois associée au retour du froid et aux premiers feux de cheminée, la Toussaint tend à se réchauffer au fil des décennies.
Depuis le début des années 2000, la plupart des 1er novembre affichent une moyenne nationale supérieure à 12°C, contre 8 à 10°C dans les décennies d’après-guerre. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le 1er novembre 1968 reste le 1er novembre le plus chaud avec 17,3°C de moyenne nationale, suivi par 2022 (15,3°C) et 2020 (15°C).
Cette tendance illustre un automne français de plus en plus doux. Les “Toussaint printanières” deviennent fréquentes, où l’on déjeune encore dehors sous un soleil pâle tandis que la nature, elle, n’a pas encore revêtu ses teintes d’hiver.
Depuis 2015 : des visages très contrastés
Les Toussaint glaciales appartiennent au passé
Les 1er novembre véritablement froids se font rares. Les plus marquants restent ceux de 1941 (3,6°C), 1956 (4,3°C) et 1949 (4,9°C), lorsque les brouillards givrants et les gelées blanches accompagnaient les chrysanthèmes sur les tombes. Depuis le tournant du siècle, la France n’a plus connu de Toussaint comparable. Les températures inférieures à 6°C en moyenne nationale sont devenues exceptionnelles, signe du recul durable du froid automnal.
Vers une Toussaint 2025 plus proche des normales
Cette année, les premières tendances annoncent un 1er novembre 2025 plutôt de saison, sans excès particulier. L’indicateur thermique national pourrait se situer autour de 11°C, une valeur conforme aux moyennes observées entre 10 et 12°C.
Le flux dominant s’orienterait au nord-ouest, apportant une sensation plus fraîche, et un ciel souvent variable et quelques averses sur la moitié nord. L’ambiance s’annonce donc plus automnale que printanière, sans grand contraste entre les régions.
Il convient toutefois de rester prudent : à deux semaines d’échéance, les scénarios peuvent encore évoluer. Un décalage de la circulation atmosphérique, même modeste, pourrait changer le ressenti en quelques jours.
La météo de la Toussaint est un bon révélateur de l’évolution du climat en France : la douceur s’impose plus souvent, les froids marqués s’effacent, et les perturbations atlantiques tendent à se multiplier. Cette année, la Toussaint pourrait renouer avec un visage plus classique, ni trop doux ni trop froid, une journée “dans la norme”, mais où le flux de nord-ouest rappellera, à sa manière, que l’hiver approche.