
Alors que l’automne météorologique a déjà commencé, la France va connaître en fin de semaine un pic de chaleur remarquable, avec des températures pouvant atteindre 33 à 34°C dans le Sud-Ouest. Cette remontée d’air subtropical par flux de sud-ouest va redonner une atmosphère estivale, contrastant avec le calendrier. Mais faut-il parler d’un épisode exceptionnel ? Pour y répondre, revenons sur plusieurs précédents marquants qui ont parfois été plus intenses et plus tardifs encore.
Septembre 1987 : une vague de chaleur tardive nationale
Entre le 13 et le 21 septembre 1987, une vaste dorsale anticyclonique associée à un flux de sud-ouest avait concerné tout le pays. Cet épisode est resté célèbre pour son ampleur nationale et sa durée exceptionnelle. Les températures avaient atteint 38°C à Auch (Gers), un niveau remarquable pour une seconde moitié de septembre. Cet événement a marqué les annales comme l’une des dernières grandes vagues de chaleur estivales de cette décennie.
2011 : un épisode très tardif fin septembre – début octobre
L’année 2011 a connu une situation encore plus surprenante : entre la fin septembre et le tout début octobre, une dorsale subtropicale remontant de Méditerranée avait apporté une douceur exceptionnelle. On avait relevé jusqu’à 33,5°C aux Arcs (Var). La particularité de cet épisode réside dans sa période très tardive, où les fortes chaleurs sont généralement devenues impossibles. Cet « été indien » prolongé reste une référence en matière de chaleur tardive.
Septembre 2020 : un pic d’intensité exceptionnelle
Du 13 au 18 septembre 2020, un flux de sud-ouest puissant et persistant avait généré l’un des épisodes les plus chauds jamais enregistrés à cette période. À Saint-Gladie (Pyrénées-Atlantiques), le thermomètre avait atteint 38,9°C, soit des valeurs dignes d’une canicule estivale. Cet événement reste dans les mémoires comme l’un des plus intenses de l’histoire climatique récente en septembre.
Septembre 2023 : la canicule tardive
Le mois de septembre 2023 restera aussi dans l’histoire : il avait été globalement estival, marqué par une véritable canicule tardive entre le 3 et le 10 septembre. Les masses d’air subtropicales remontant depuis le Maghreb avaient entraîné des températures extrêmes pour la saison, culminant à 39,4°C à Pruniers. Cette séquence a montré que le réchauffement climatique augmente la probabilité d’épisodes de chaleur tardifs et d’une intensité inédite pour la saison.
Alors, est-ce exceptionnel cette année ?
Le pic attendu en fin de semaine, avec 33 à 34°C dans le Sud-Ouest, reste remarquable mais pas inédit. L’histoire récente montre que la France a déjà connu, en septembre, des épisodes plus forts (jusqu’à près de 40°C) et parfois plus tardifs (fin septembre voire début octobre).
La singularité de 2025 tient surtout à la récurrence de ces anomalies chaudes, qui s’inscrivent dans une tendance de fond liée au changement climatique. Si l’épisode à venir ne battra pas de records absolus, il confirme que la frontière entre l’été et l’automne devient de plus en plus floue en France.