
L’influence décisive de la tempête Dexter
À l’origine de cet épisode caniculaire, on retrouve un enchaînement dynamique particulier. La tempête tropicale Dexter, formée début août au large des États-Unis, n’a jamais touché directement les terres mais a eu un rôle majeur. Captée par un talweg en Atlantique Nord, elle a renforcé l’anticyclone des Açores, qui a fonctionné comme une véritable pompe à chaleur, propulsant sur la France un air brûlant venu du Maroc et de l’Espagne.
Des records de chaleur localisés dans le Sud
Entre le 7 et le 17 août, le sud et le centre du pays ont été les plus durablement touchés. Plusieurs records absolus de chaleur ont été battus :
41,2°C à Angoulême,
41,6°C à Bordeaux,
42,1°C à Bergerac (11 août).
S’y ajoutent des records mensuels : 40,7°C à Perpignan, 40,3°C à Montpellier et 40°C à Béziers (16 août). Dans l’Hérault, à Moulès-et-Baucels, le seuil des 40°C a été franchi six jours consécutifs. À Toulouse, la barre des 35°C a été dépassée dix jours de suite, du jamais-vu depuis août 2003.
Des nuits tropicales sans précédent en Languedoc-Roussillon
La chaleur s’est également manifestée par des nuits exceptionnellement lourdes. À Sète, la nuit du 15 au 16 août a été la plus chaude jamais enregistrée, avec une température minimale de 30°C. Perpignan a suivi avec une nuit historique le 16 au 17 août, où le thermomètre n’est pas descendu sous 29,2°C.
Un épisode remarquable, mais moins intense qu’en août 2003
Si cette canicule a été marquante, elle reste en deçà de l’épisode d’août 2003. À l’époque, l’indicateur thermique national avait dépassé 28°C dix jours consécutifs, culminant à 29,5°C le 5 août. En 2025, le maximum n’a atteint que 27,45°C le 12 août.
Autre différence notable : en 2003, l’ensemble de la France était concerné. En 2025, le nord du pays est resté globalement à l’écart, ne connaissant qu’un bref pic de fortes chaleurs (35,2°C à Paris et 35°C à Lille le 12 août), tandis que le Sud-Est subissait une chaleur durable et extrême.