Hauts-de-France : un retour timide de la pluie qui ne suffit pas à enrayer la sécheresse

Gilles MATRICON
Par Gilles MATRICON, Météorologue
Hauts-de-France : un retour timide de la pluie qui ne suffit pas à enrayer la sécheresse
Crédit : Du 24 au 31 mai
Malgré un léger changement de temps en cette fin mai, les précipitations annoncées restent très inférieures aux besoins. Le déficit hydrique s’aggrave sur le nord-est de la France, dans un contexte de sécheresse printanière préoccupant.

Alors que le sud de la France est bien arrosé depuis le début de ce printemps, le nord-est du pays connaît un temps particulièrement sec.

Un blocage anticyclonique tenace depuis février

Depuis plus de trois mois, un puissant anticyclone positionné sur le nord de l’Europe bloque le passage des perturbations atlantiques. Résultat : le courant océanique est dévié, soit vers le centre de l’Atlantique, soit en direction de la péninsule Ibérique. Ce contexte explique le manque de pluie sur le nord-est de la France, notamment dans les Hauts-de-France, région la plus affectée. À Dunkerque, par exemple, seuls 25 mm de pluie sont tombés depuis début mars, contre une normale de 90 mm pour cette période.

Un impact direct sur les sols et les cultures

Si les nappes phréatiques restent provisoirement bien remplies grâce à une pluviométrie exceptionnelle en 2024, le temps sec et ensoleillé persistant depuis début mars commence à produire ses effets. Le vent d’est, continental et asséchant, combiné à un ensoleillement record (Le Touquet, avec 271 heures de soleil, a été la ville la plus ensoleillée de France en avril), accentue l’évaporation et freine le développement de la végétation.

Les cultures agricoles de printemps sont les premières victimes de cette situation, plus particulièrement dans les zones limoneuses du nord-est, particulièrement sensibles à l’assèchement des sols superficiels.

Un changement de temps trop timide et temporaire

La fin du blocage se profile ce week-end avec le retour du flux d’ouest océanique. Quelques pluies sont attendues, notamment près de la Manche et dans les Hauts-de-France. Mais, les cumuls annoncés restent modestes : 10 à 30 mm au maximum entre le 24 et le 31 mai. Pire encore, la tendance pour la fin du mois de mai s’oriente déjà vers un temps plus chaud et plus sec, ce qui empêchera toute réelle recharge des sols.

La tendance pour les prochaines semaines n'est pas favorable non plus sur le plan de la sécheresse dans le nord-est. Notre tendance à 4 semaines envisage clairement le maintien d'un temps sec et plus chaud.

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