A quelques jours du début décembre et de l'hiver météorologique, la question de savoir si le froid pourrait revenir devient un enjeu important, pour des considérations diverses telles que la neige en montagne ou la facture énergétique par exemple. Même s'il est évidemment trop tôt pour savoir si l'ambiance sera blanche pour Noël, nous avons déjà quelques indices qui nous permettent d'apporter un début de réponse sur le niveau des températures de ces prochaines semaines.
Contexte : un régime océanique qui limite le risque de grand froid
Nos modèles à long terme convergent vers une circulation atmosphérique d’ouest à sud-ouest fréquente en décembre : un flux océanique qui enchaînera les perturbations et maintiendra des masses d’air souvent tempérées, ce qui limitera la probabilité d’un froid durable à l’échelle du mois.
En toile de fond, les oscillations océaniques restent orientées vers une Niña faible (la niña est une période où les eaux de surface du Pacifique tropical - au centre et vers l’est - deviennent plus froides que la normale, ce qui renforce les vents d’est et déplace les zones de pluies, avec des effets sur le climat dans de nombreuses régions du monde) , configuration souvent associée à un rail dépressionnaire atlantique actif sur l’Europe de l’Ouest.
Un décrochage froid reste possible, mais il supposerait un blocage durable (Scandinavie/Atlantique nord) qui n’apparaît pas majoritaire dans les scénarios actuels. Notre carte d'anomalies de géopotentiels montre que les hautes pressions remontant d'Afrique du Nord maintiendraient le froid vers le grand nord, en particulier sur la Scandinavie, où décembre s'annonce rude.

Conséquences en France : “doux” ne veut pas dire sans gel, et “froid” a une définition
Un décembre classique (normales 1991-2020) tourne autour de 6°C à Paris (températures maximales proches de 8°C et minimales à 3,8°C) et 7,7°C à Bordeaux (maximale à 11°C et minimale à 4,4°C).
Un décembre doux correspondrait à des moyennes régulièrement au-dessus de ces repères, avec des redoux fréquents entre les perturbations, tandis qu’un décembre froid se traduirait par davantage de gelées et surtout plus de journées durablement basses à l’Est, voire des épisodes sans dégel.
Une bascule vers un bref coup de froid se situe vers la mi-décembre : quelques scénarios ouvrent la porte à un rafraîchissement plus sensible, mais avec une fiabilité encore limitée sur la chronologie et l’intensité. De même, la dernière semaine (période des fêtes) pourrait présenter une évolution plus froide que prévu à ce jour, ce qui demandera à être confirmé dans les prochaines semaines.
Pour la neige en montagne, elle devrait résister globalement au-dessus de 1500 à 1800 m, pouvant s'abaisser vers 1000 m au gré des perturbations, avec de grandes fluctuations. Mais, plus bas, il faudra compter sur les descentes d'air froid pour reblanchir ce qui aura fondu.
À ce stade, décembre a donc davantage de chances d’être plutôt doux et changeant que franchement froid, avec au mieux une courte fenêtre plus fraîche au cœur du mois.