
Une dorsale atlantique responsable du rafraîchissement
Cette semaine, l’Europe de l’Ouest est placée sous l’influence d’un flux de nord-ouest frais et humide. Cette configuration résulte de la mise en place d’un régime de dorsale atlantique (ou Atlantic Ridge, "AR" en anglais). Concrètement, un puissant anticyclone s’étend depuis les Açores jusqu’à l'Islande, induisant une poussée d’air plus sec et plus stable sur l’Atlantique Nord.
Dans le même temps, une dépression centrée sur la Scandinavie pilote un flux de nord à nord-ouest sur la France, le Royaume-Uni, le Benelux et une partie de l'Allemagne. Cet air maritime polaire entraîne une baisse notable des températures, parfois 4 à 6°C en dessous des moyennes de saison dans le nord et l’ouest de la France. Ce type de situation est plutôt rare en plein cœur de l’été, mais pas exceptionnel.
Le rôle clé des ondulations du jet stream
À l’origine de cette configuration atypique, on trouve un acteur clé de la circulation atmosphérique : le jet-stream. Ce courant d’altitude, soufflant entre 9 000 et 12 000 mètres, agit comme un rail guidant les systèmes dépressionnaires et anticycloniques.
Actuellement, ce jet présente une forte ondulation : il plonge profondément vers le sud-ouest de l’Europe, favorisant la descente d’air frais sur la façade atlantique, puis remonte brutalement vers l’Europe du Sud-Est. Ce mouvement ondulatoire — qu’on peut comparer à un serpent sinueux — crée un véritable jeu de vases communicants dans l’atmosphère.
Canicule intense sur l’Europe du Sud-Est
En miroir de cette fraîcheur à l’ouest, l’Europe du Sud-Est subit une canicule remarquable. L'air chaud, d’origine saharienne, est aspiré par le retour du jet vers les Balkans, la Roumanie, la Bulgarie ou encore la Grèce. Les températures y atteignent 40 à 45°C, notamment dans les grandes villes grecques comme Athènes, Patras ou Larissa.
Cette situation illustre bien l’impact direct des méandres du jet-stream sur la répartition des masses d’air à l’échelle du continent. Tandis que les Français ressortent parfois les pulls, les Grecs affrontent des températures extrêmes et des nuits tropicales.
Une mécanique atmosphérique bien connue des météorologues
Ces dorsales atlantiques ne sont pas nouvelles, elles témoignent d’une atmosphère de plus en plus ondulatoire, où les contrastes thermiques peuvent être très forts sur de courtes distances géographiques.
À noter que ces régimes favorisent aussi des périodes plus sèches sur la façade atlantique, malgré la fraîcheur actuelle. Cette situation pourrait bouger assez rapidement avec le retour de conditions estivales d'ici au week-end sur quasiment toute la France.