
La bise est un vent régional bien connu des habitants de l'Est de la France et de la Suisse romande. Sec, persistant, soufflant du nord ou du nord-est, il peut faire chuter le ressenti de plusieurs degrés. Ce vent souffle tout au long de l’année, avec des effets bien différents selon les saisons.
La bise : origine, fonctionnement et caractéristiques
la formation de ce vent résulte d’un déséquilibre de pression entre un anticyclone souvent positionné au nord de l’Europe (généralement entre la Scandinavie et la Russie) et une dépression centrée sur le bassin méditerranéen. Cet appel d’air génère une circulation de l’air du nord-est vers le sud-ouest. Son intensité varie selon la configuration des masses d’air, mais aussi selon la topographie. Dans certaines vallées alpines ou jurassiennes, la bise est canalisée, ce qui renforce sa vitesse – un effet connu sous le nom d’"effet Venturi".
On distingue deux formes principales :
- La bise blanche, associée à un ciel dégagé. Elle est typique des situations anticycloniques durables.
- La bise noire, plus rare, qui s'accompagne de nuages bas et d'une atmosphère humide. Elle peut parfois être associée à de faibles précipitations, notamment sous forme de neige en hiver (neige de bise).
Sa vitesse peut aller de quelques dizaines de km/h à plus de 100 km/h, ce qui reste exceptionnel et concerne souvent des crêtes exposées ou des situations de bise particulièrement forte. L’air transporté par la bise est souvent continental : froid et sec en hiver, plus doux mais toujours sec en été.
Où souffle-t-elle ?
La bise est un phénomène principalement observé :
- En Suisse romande, en particulier sur le plateau suisse et le bassin lémanique, où elle peut durer plusieurs jours.
- Dans l'Est de la France, notamment en Alsace, Franche-Comté, Jura, Bourgogne, Lorraine. Dans ces régions, elle est souvent moins persistante et moins caractéristique que dans ses zones d'influence principales. Elle y est davantage perçue comme un simple vent de nord-est froid plutôt que "la bise" dans son acception la plus typique.
Elle peut aussi concerner le nord du pays jusqu’en Île-de-France et dans les Hauts-de-France, lorsque l’invasion d’air froid est suffisamment marquée.
Le relief joue un rôle essentiel dans son intensité. Entre les Alpes et le Jura, un véritable "couloir à vent" se forme, amplifiant ses effets.
Effets de la bise selon les saisons
La bise ne souffle pas uniquement en hiver, elle se manifeste en toute saison, avec des conséquences différentes :
En hiver, elle accentue considérablement la sensation de froid. Même avec des températures légèrement positives, elle peut faire ressentir un froid piquant. Elle contribue aussi à maintenir des conditions sèches et souvent ensoleillées.
Au printemps, elle peut prolonger une période fraîche, ralentir la montée des températures et favoriser des gels tardifs, problématiques pour certaines cultures.
En été, bien que moins froide, la bise reste sèche. Elle peut contribuer à assécher les sols, renforcer l’évaporation et rendre l’air plus irritable en cas de sécheresse prolongée. Toutefois, elle peut aussi apporter un soulagement en cas de fortes chaleurs.
En automne, elle accompagne souvent les premiers refroidissements et favorise des périodes calmes, sèches et lumineuses.
La bise parmi les vents régionaux
Si la bise est moins célèbre que le mistral ou la tramontane, mais elle n’en est pas moins influente. Contrairement à ces vents du sud, elle souffle du nord-est et n’est pas liée à la Méditerranée. Elle est moins violente, mais souvent plus persistante. Le mistral (vallée du Rhône) et la tramontane (Languedoc et Roussillon) sont des vents secs du nord ou du nord-ouest, générés par des configurations similaires, mais avec un effet beaucoup plus brutal. Parmi les autres vents régionaux, la lombarde, autre vent de nord-est, mais qui affecte principalement les versants italiens des Alpes et peut déborder sur les Alpes françaises frontalières.
La spécificité de la bise tient à sa régularité, à sa durée, et à son effet insidieux : elle s’installe souvent pour plusieurs jours, avec un impact thermique bien réel, modifiant la perception du climat.