Allergie au pollen d’armoise : un ennemi tardif de l’été

Florent SCHINDLER
Par Florent SCHINDLER, météorologue
Allergie au pollen d’armoise : un ennemi tardif de l’été
Crédit : Adobe stock / Image d'illustration
Chaque année à la fin de l'été, le pollen d’armoise fait son apparition, prolongeant la saison des allergies bien au-delà du printemps. Moins connu que les pollens de graminées ou de bouleau, celui de l’armoise n’en est pas moins redoutable pour les personnes sensibles. Présente sur tout le territoire, cette plante sauvage libère un pollen hautement allergisant, capable de provoquer rhinites, conjonctivites et asthme.

L’armoise est une plante commune en France, notamment en bordure de champs, friches, bords de route et zones urbaines. Répandue dans l’hémisphère nord, elle produit un pollen très allergisant en fin d’été, souvent responsable de symptômes prolongés jusqu’à l’automne.

Pourquoi le pollen d’armoise provoque-t-il des allergies ?

Le pollen d’armoise est très léger et se déplace facilement avec le vent, ce qui le rend difficile à éviter. Il contient une protéine allergène appelée Art v 1, responsable des réactions chez la grande majorité des personnes allergiques à cette plante. Une autre molécule, appelée ArtCaM, a aussi été découverte récemment : elle pourrait expliquer des symptômes plus forts ou qui durent plus longtemps chez certains patients.

Quand observe-t-on la pollinisation de l’armoise ?

La saison pollinique de l’armoise débute généralement à la fin juillet ou début août, et s’étend jusqu’à fin septembre ou octobre selon les régions.

Quels symptômes provoque ce pollen ?

Chez les personnes sensibilisées, l’armoise peut déclencher :

une rhinite allergique : éternuements, nez qui coule ou congestionné,

une conjonctivite : yeux rouges, irrités, larmoyants,

de l’asthme allergique ou une toux sèche, parfois aggravée en période pollinique.

Les symptômes peuvent être plus persistants que pour d’autres pollens, notamment chez les patients polysensibilisés, c’est-à-dire sensibles à plusieurs pollens différents.

Allergies croisées : un risque avec l’ambroisie

Le pollen d’armoise présente une forte réactivité croisée avec celui de l’ambroisie. Ainsi, beaucoup de personnes sensibles à l’armoise réagissent également aux pollens d’ambroisie, même en l’absence d’exposition directe à cette dernière. Cette sensibilité croisée peut accentuer les symptômes respiratoires pendant la saison correspondante.

Influence de la météo sur la dispersion du pollen

Comme pour tous les pollens anémophiles, les journées chaude, sèche et légèrement venteuse favorisent la dispersion du pollen d’armoise. À l’inverse, la pluie réduit temporairement les concentrations polliniques dans l’air. Le changement climatique et les étés prolongés tendent à renforcer et prolonger la saison pollinique, augmentant l’exposition allergique.

Diagnostic et prise en charge médicale

Un bilan allergologique, généralement chez un allergologue, permettra de confirmer une allergie à l’armoise grâce à des tests cutanés ou sanguins. Cette évaluation est primordiale pour distinguer une sensibilisation pure à l’armoise ou croisée avec l’ambroisie ou d’autres pollens.

Comment atténuer les symptômes ?

Les traitements suivants sont souvent prescrits :

- Antihistaminiques oraux pour soulager la rhinite et les démangeaisons

- Sprays nasaux corticoïdes et collyres pour soulager la congestion et l’irritation oculaire

- Bronchodilatateurs en cas d’asthme ou de gêne respiratoire.

L’immunothérapie spécifique, dont l'autre nom est la désensibilisation, peut être envisagée chez les patients sévèrement concernés. Elle consiste à administrer progressivement l’allergène concerné pour induire une tolérance à long terme.

Certaines mesures pratiques permettent aussi de limiter l’exposition :

- Eviter les sorties pendant les pics de pollens,

- Maintenir les fenêtres fermées notamment durant les déplacements en voiture

- Laver cheveux et vêtements le soir, et faire sécher quand c'est possible son linge en intérieur

- Brosser les animaux avant qu’ils entrent dans la maison.

Le pollen d’armoise est un allergène tardif, souvent sous-estimé, mais responsable de symptômes persistants du début août à fin septembre/octobre. Il affecte une part importante des allergiques, parfois de façon croisée avec l’ambroisie.

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