
Alors que la canicule actuelle régresse ce week-end sur notre pays, le temps estival et chaud n'est pas fini pour autant. Au contraire, l'air très chaud présent sur la Méditerranée va remonter sur la France dès le début de la semaine prochaine, pour progresser vers le nord. Cette nouvelle vague de chaleur risque d'être durable. Si les vacanciers apprécient, pour certains, ce type de temps, cette situation aboutira à une 4eme canicule et va surtout accentuer la sécheresse.
Un blocage anticyclonique tenace
Si l'été actuel semble interminable avec ses journées caniculaires à répétition et une sécheresse exceptionnelle, c'est en raison de la persistance des hautes pressions sur l'Europe de l'Ouest. Ces anticyclones empêchent les perturbations de passer sur notre pays et freinent l'évolution orageuse. En oscillant entre l'Irlande et l'Allemagne, ces hautes pressions influencent l'orientation des vents : lorsqu'ils tournent au nord-est, cela fait un peu baisser les températures, puis lorsqu'il s'oriente au sud, la chaleur s'intensifie. Ce processus se répète inlassablement depuis le 1er juillet. Il convient de noter que ces changements de masses d'air se produisent sans orage, ce qui accroît la sécheresse.
Une "pompe à chaleur" au large du Portugal
Parallèlement à ces anticyclones, de "petites" dépressions isolées sur l'Atlantique, au large du Portugal, agissent comme des "pompes à chaleur", c'est-à-dire qu'en tournant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, elles provoquent la remontée de bouffées d'air brulant en provenance du Maroc jusqu'en France, avec les coups de chaud intenses qui ont fait monter la température jusqu'à 40°C en Bretagne par exemple. La combinaison de ces paramètres (anticyclones et pompes à chaleur) est une des principales caractéristiques de cet été 2022.
Une 4 ème vague de chaleur la semaine prochaine
Dans le contexte que nous venons de décrire, un puissant anticyclone sera présent sur les îles britanniques en début de semaine. Puis, de petites dépressions se formeront au large du Portugal, dont la localisation précise restera à déterminer. Cette situation sera favorable à la remontée d'air chaud sur toute la France, par le sud, et gagnant progressivement vers le nord. Ainsi, il est acquis qu'une période chaude se mettra en place dès lundi, puis montera en intensité jusqu'au week-end prochain. Une vague de chaleur se caractérise par un indicateur thermique national (moyenne des températures quotidiennes à l'échelle du pays) qui dépasse 25,3°C, puis qui ne redescend pas sous la barre des 23,4°C. Ce sera à nouveau le cas dès lundi, avec un maximum prévu entre 25 et 26°C pour la deuxième moitié de la semaine.
Risque assuré de canicule
Une canicule est une vague de chaleur au format XXL, c'est-à-dire qui atteint des seuils de température prédéfinis (généralement autour de 20°C la nuit et de 36°C le jour), pendant au moins 3 jours et 3 nuits à la suite. Pour la semaine prochaine, le risque d'atteindre ces seuils en fonction de la durée de la vague de chaleur est désormais assuré à 100%. Plus elle sera durable, plus la chaleur s'accentuera. Cette perspective est acquise à partir du milieu de semaine prochaine sur toutes les régions au sud de la Loire. Les régions situées au nord de la Loire pourraient connaître des chaleurs moins intenses en raison de la persistance d'un léger vent de secteur nord-est.
À ce jour, il existe deux scénarios météo possibles. Le scénario majoritaire envisage une vague de chaleur de lundi au week-end prochain inclus. Le deuxième scénario pourrait nous permettre d'y échapper, avec une vague de chaleur qui serait écourtée par l'arrivée d'air océanique plus frais par le nord-ouest. Ce scénario est désormais minoritaire.
Dans les deux cas, la France n'évitera pas de fortes chaleurs. Les vacanciers pourront certes apprécier ce beau temps persistant, mais la durée de telles températures constitue un problème de santé publique. De plus, sans pluie et avec le vent d'est persistant, l'assèchement des sols et de la végétation s'accentuera d'autant plus. Le risque d'incendie de végétation redeviendra présent en raison du vent de nord-est et de l'extrême assèchement des sols.