La douceur ne fait pas disparaître les virus
Un hiver clément peut parfois retarder ou atténuer un pic, mais il ne l’annule pas. D’abord parce que la saison hivernale, même douce, reste celle où l’on passe davantage de temps portes et fenêtres fermées. Ensuite parce que l’humidité de l’air, les variations rapides de température et les épisodes plus frais, même brefs, suffisent à relancer des conditions favorables à la transmission. Autrement dit : pas besoin d’un grand froid durable pour voir les contaminations repartir.
Pourquoi l’hiver favorise la transmission : trois effets qui s’additionnent
Le premier effet, c’est l’environnement. En hiver, l’air est souvent plus sec. Or, dans une atmosphère sèche, certaines particules virales se maintiennent plus facilement et peuvent rester en suspension plus longtemps dans l’air ambiant, surtout en intérieur.
Le deuxième effet, c’est notre organisme. L’air froid et, surtout, l’air sec (très fréquent dans les logements chauffés) fragilisent les muqueuses des voies respiratoires. Le mucus protège moins bien, le nez “filtre” moins efficacement, et la porte d’entrée devient plus facile pour les virus respiratoires.
Le troisième effet est décisif : nos habitudes. Transports, bureaux, écoles, commerces… L’hiver nous “concentre” en lieux clos. Quand l’air se renouvelle mal, les aérosols expirés s’accumulent et les contacts rapprochés se multiplient. Résultat : la transmission s’accélère, quelle que soit la douceur extérieure.
Gastro : une épidémie d’hiver… même sans vague de froid
Contrairement à la grippe ou au Covid, la gastro-entérite virale se transmet surtout par les mains, les surfaces et les contacts au sein des foyers ou des collectivités. Elle a pourtant, elle aussi, un pic hivernal dans nos régions. En pratique, la promiscuité, les repas partagés, la vie en collectivité et la bonne résistance de ces virus sur les surfaces expliquent pourquoi la gastro peut se diffuser très vite, y compris lors d’hivers plutôt doux.
À l’approche des fêtes de fin d'année réveillons, l’enjeu n’est pas de vivre “sous cloche”, mais de réduire les situations à risque. Aérer reste la mesure la plus efficace : quelques minutes avant et après un repas, et davantage si la pièce est pleine. Une ambiance trop sèche n’aide pas non plus : sans chercher la perfection, éviter de surchauffer et conserver un air intérieur confortable rend service à vos muqueuses.
Côté gestes barrières, on revient aux bases : lavage des mains (indispensable contre la gastro), mouchoirs jetables, et prudence si l’on a des symptômes. Si l’on tousse, si l’on a de la fièvre ou des troubles digestifs, reporter une visite ou porter un masque dans les lieux bondés est souvent le meilleur cadeau qu’on puisse faire aux plus fragiles.
Même si le début de saison paraît plutôt doux, l’hiver ne fait que commencer : des séquences beaucoup plus froides peuvent encore survenir, accompagnées d’air plus sec et d’une vie en intérieur encore plus marquée entre janvier et février. C’est souvent là que les virus saisonniers trouvent leur second souffle. La bonne stratégie, c’est donc d’anticiper dès maintenant : adopter les bons réflexes avant les fêtes, pour passer la fin d’année sereinement… et aborder le cœur de l’hiver avec une longueur d’avance.
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