Saison cyclonique 2025 en Atlantique : est-elle déjà finie ?

Regis CREPET
Par Regis CREPET, Météorologue
Alors que la saison cyclonique 2025 approche de sa dernière phase, le bassin atlantique affiche un bilan intermédiaire proche des normales, mais marqué par plusieurs systèmes majeurs dont l’ouragan Erin. Au 16 octobre, la situation reste sous surveillance, dans un contexte encore favorable à de nouveaux développements liés à la présence de La Niña et à des mers anormalement chaudes.

A la mi-octobre, nous entrons dans la dernière phase statistique de la saison cyclonique dans l'Atlantique Nord. Alors que le pic est resté peu actif, le risque de développement de nouveaux systèmes s'estompe mais n'est pas encore totalement exclu.

Un bilan proche des normales mais quelques phénomènes marquants

Au 16 octobre 2025, la saison cyclonique dans l’Atlantique totalise 12 tempêtes nommées, dont 4 ouragans et 3 ouragans majeurs.
Le cumul d’énergie cyclonique (ACE) s’élève à environ 98, soit un niveau proche de la moyenne 1991-2020.

Parmi les systèmes marquants, Erin a atteint la catégorie 5 avec des vents de 260 km/h et une pression minimale de 915 hPa, devenant la tempête la plus puissante de la saison.
Les ouragans Gabrielle et Humberto ont également atteint la catégorie 3, sans provoquer de dommages terrestres majeurs, leur trajectoire étant restée en grande partie en mer.

Une activité légèrement inférieure en fréquence, mais plus intense

Comparée aux normales climatiques, la saison 2025 affiche un nombre légèrement inférieur de systèmes, mais une intensité moyenne plus élevée.
Cela reflète une tendance récente observée dans le contexte du réchauffement océanique : moins de systèmes, mais des phénomènes plus puissants, capables d’exploiter une chaleur océanique record pour s’intensifier rapidement.

Statistiquement, la mi-octobre ne marque pas encore la fin de la saison cyclonique : en année de La Niña, les Caraïbes et le Golfe du Mexique peuvent encore connaître 1 à 2 systèmes supplémentaires jusqu’à fin novembre.

Des conditions encore favorables à de nouveaux développements

Selon le Centre de prévision climatique américain (CPC), La Niña est bien installée et devrait se maintenir jusqu’à l’hiver 2025-2026.
Ce phénomène, qui se traduit par un refroidissement du Pacifique équatorial, réduit le cisaillement des vents dans l’Atlantique tropical, favorisant la formation de nouveaux cyclones.

De plus, les températures de surface de la mer restent anormalement élevées dans le Golfe du Mexique, la mer des Caraïbes et l’ouest de l’Atlantique, offrant un carburant thermique susceptible de soutenir encore des systèmes tropicaux tardifs.

Pour l’heure, aucun système n’est actif, mais le National Hurricane Center continue de suivre plusieurs ondes tropicales au large de l’Afrique et dans la Caraïbe.

Le rôle de la Nina

La Niña correspond à un refroidissement des eaux du Pacifique équatorial, qui modifie la circulation atmosphérique mondiale.
Elle affaiblit les vents d’altitude au-dessus de l’Atlantique, favorisant ainsi la formation et le renforcement des cyclones.
Combinée à des mers exceptionnellement chaudes, cette configuration rend encore propice la naissance de systèmes tropicaux jusqu’à la fin de la saison.







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