
Un début de mois de juin instable, entre pics de chaleur et coups de frais
Depuis plusieurs jours, la France est le théâtre d’un véritable bras de fer atmosphérique. Tandis que des bouffées d’air chaud en provenance du Maghreb et d’Espagne parviennent à s’infiltrer par le sud, des descentes d’air plus frais et instable d’origine atlantique ou nordique plongent régulièrement sur l’Hexagone. Résultat : des variations parfois spectaculaires de températures entre les régions, mais également d’un jour à l’autre.
Cette variation est accentuée par la présence d’une zone barocline bien active, c’est-à-dire une région de forte variation de température entre deux masses d’air. En ce moment, cette zone s'étire en plein sur la France. Elle explique à la fois les forts contrastes thermiques observés entre le nord-ouest et le sud-est, et l’instabilité orageuse qui en découle.
Le courant-jet : chef d’orchestre de la météo en Europe
À 9 000 mètres d’altitude, le courant-jet, ce ruban de vent très rapide qui serpente autour de l’hémisphère Nord, joue un rôle majeur dans cette configuration. Il ondule, dessinant de vastes creux (gouttes froides) et des bosses (dorsales anticycloniques) dans la circulation atmosphérique.
Ces ondulations favorisent l’alternance de séquences chaudes et fraîches sur la France. Quand le jet se creuse à l’ouest, il ouvre la porte à des descentes d’air plus frais sur l’Atlantique Nord et le nord de la France. À l’inverse, lorsqu’il se redresse ou se décale vers l’est, il permet à l’air chaud saharien de remonter plus franchement vers l’Europe centrale.
Vers une poursuite des fluctuations… et une menace de chaleur durable
Les cartes de géopotentiels et de températures en altitude pour les prochains jours confirment la poursuite de ce yo-yo thermique. Après une période plus fraîche en fin de semaine, une nouvelle poussée chaude est attendue dès mardi, sous l’effet d’une dorsale subtropicale temporairement renforcée par une goutte froide positionnée au large du Portugal. Ce scénario est classique en été : il engendre un transport d’air très chaud vers la France, parfois de façon brutale.
À plus long terme, ce type de configuration pourrait se répéter, car aucun ancrage durable de centres d’action (anticyclone ou dépression persistante), n’est pour l’instant observé. Ce contexte est propice à la poursuite de fortes amplitudes thermiques, et la menace de véritables vagues de chaleur ne sera jamais bien loin, surtout dans le sud et l’est du pays.
Le yo-yo des températures que nous vivons en ce début juin est la conséquence directe d’une circulation atmosphérique très ondulante. Le conflit de masses d’air et l’instabilité du courant-jet maintiennent la France sous l’influence de contrastes thermiques marqués, favorisant aussi le déclenchement d’orages parfois violents. Un scénario instable, qui pourrait bien accompagner une partie de cet été 2025.