Au cours de ce printemps 2025, les conditions anticycloniques ont largement dominé entre les Iles Britanniques et le Bénélux occasionnant un temps souvent calme et ensoleillé sur le nord de la France, tandis que des conditions météo souvent plus instables concernaient une large moitié sud du pays. L'extrême nord de la France, au plus proche de l'anticyclone a connu un temps durablement sec. Les averses ou orages sont restées rares si bien que le déficit pluviométrique atteint jusqu'à -80% sur certains secteurs comme le Valenciennois, l'Avesnois et l'Artois. A Valenciennes avec 20,8 millimètres entre le 1er mars et 12 mai pour une normale de 116 mm, le déficit pluviométrique atteint -82% tout comme Maubeuge où il n'est tombé que 30 mm pour une normale de 163 mm.
Les printemps se suivent et ne se ressemblent pas puisque le printemps 2024 avait été particulièrement arrosé dans le Nord-Pas-de-Calais. A Lille avec 256 mm recueillis au printemps 2024, on observait un excédent pluviométrique de l'ordre de 65% par rapport à la normale. La situation météo s'est donc inversée en l'espace d'un an avec cette pluviométrie particulièrement faible cette année.
La sécheresse de surface s'aggrave depuis le début du printemps avec des précipitations trop rares et des températures en hausse entrainant une plus forte évaporation des sols et des besoins en eau grandissant pour la végétation et les cultures.
Les conséquences se font d'ores et déjà sentir dans le domaine agricole. Les cultures de printemps, telles que la betterave, le maïs et le tournesol, ont besoin d'eau pour bien s'enraciner et se développer. Ce manque d'eau affecte également les cultures d'hiver comme le blé tendre dont les rendements pourraient être sérieusement revus à la baisse si la sécheresse venait à persister à l'approche de l'été.
La sécheresse fragilise les forêts, rendant les arbres plus vulnérables aux maladies et aux insectes ravageurs. La végétation ainsi affaiblie est également plus susceptible aux incendies, bien que ces derniers soient moins fréquents dans les Hauts-de-France.
La diminution des précipitations et l'augmentation de l'évaporation due aux températures élevées risquent d'entraîner une baisse des niveaux des nappes phréatiques et des cours d'eau. Le risque de restrictions d'eau devrait cependant rester limité car les derniers hivers et notamment l'hiver 2023-2024 a été très arrosé.
En regardant la situation météo pour ces prochaines semaines on n'entrevoit pas de changement de situation météorologique avec une période de beau temps durable jusqu'au 20 mai. La fiabilité est encore incertaine pour la fin du mois mais l'on pourrait retrouver quelques précipitations au cours des derniers jours de mai.
