
Cette fin de semaine est marquée par une vague de chaleur et une canicule de courte durée, mais intense. Les régions de l'ouest et du sud sont les premières touchées, mais d'autres départements plus au nord et à l'est seront concernés d'ici au week-end, qui correspondra à la période de chaleur la plus intense. Les maximales seront proches des records de juin, mais l'intensité sera en dessous des épisodes historiques de juin 2019 et 2022.
Métiers en extérieur : une chaleur éprouvante
Couvreurs, ouvriers du bâtiment, agents de voirie, agriculteurs... Ces métiers en extérieur sont en première ligne face à une vague de chaleur ou à une canicule. Sur un toit, la température peut atteindre 50 à 60°C en plein soleil, rendant les conditions de travail particulièrement pénibles, voire dangereuses.
Si aucune température maximale de travail n’est fixée par le Code du travail, l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) recommande de renforcer la vigilance dès 28°C pour les activités physiques, et à partir de 33°C pour tous les types de travail. En cas de forte chaleur, les risques incluent déshydratation, fatigue accrue, perte de vigilance et accidents : de nombreuses professions doivent adapter leurs horaires, multiplier les pauses, et parfois interrompre leur activité pour préserver leur santé. C’est pourquoi un décret entrera en vigueur le 1er juillet 2025, rendant obligatoires certaines mesures d’adaptation dans les entreprises.
Obligations légales en cas de fortes chaleurs : ce qui change à partir du 1er juillet 2025
À compter du 1er juillet, les employeurs devront adapter l’organisation du travail en fonction des conditions météo : modification des horaires (travail tôt le matin), pauses supplémentaires, mise à disposition d'une quantité d'eau d’au moins 3 litres d’eau fraîche par jour et par salarié, espaces de repos ombragés ou ventilés. Le texte prévoit également la formation des salariés à la reconnaissance des signes de coup de chaleur, ainsi que l’inscription du risque chaleur dans le DUER (document unique d’évaluation des risques).
Des précautions aussi pour les animaux
Les animaux domestiques et d’élevage peuvent également subir les effets de la chaleur.
Le bitume peut dépasser 55 à 60°C en plein soleil, entraînant par exemple des brûlures aux coussinets des chiens. Il est recommandé de limiter les sorties aux heures les plus fraîches et de toujours tester le sol à la main avant toute promenade.
En milieu agricole, le stress thermique peut altérer la production laitière, la ponte ou l’alimentation des animaux, en particulier en l’absence d’ombre ou de ventilation adaptée.
La chaleur a aussi un impact sur les matériaux
La canicule ne touche pas que les êtres vivants. Les fortes chaleurs peuvent provoquer la dilatation des matériaux de construction et entraîner l’apparition de fissures. Sur les sols argileux, la sécheresse prolongée provoque un phénomène de retrait-gonflement, qui fragilise les fondations et peut endommager durablement les maisons individuelles. Ces mouvements de terrain sont devenus l’un des premiers sinistres climatiques en France, souvent discrets au départ, mais coûteux à long terme.
Les épisodes de chaleur ne concernent pas uniquement les lieux de vie. Sur les chantiers, pour les métiers d'extérieur, ou pour le confort de nos animaux, l’adaptation devient une nécessité. Les nouvelles obligations à venir visent justement à mieux anticiper ces épisodes de plus en plus fréquents et de plus en plus précoces.