
Au cours de cette année 2022, les blocages anticycloniques et les flux de sud ont largement dominé, notamment entre le printemps et l’automne avec des vagues de chaleur à répétition.
Une chaleur exceptionnelle dès le mois de mai
Dès le mois de mai, la chaleur a fait parler d’elle avec une période chaude exceptionnelle par sa durée, son étendue et son intensité entre le 15 et le 23 mai. Sur la moitié sud, des records de nombre de jours avec plus de 30 °C ont été enregistrés avec localement jusqu’à 9 jours dans le Sud-ouest. Il a fait jusqu’à 35,4°C à Albi le 21 mai, un record ! Le mois de mai a été le plus chaud jamais observé avec un excédent de +2,7°C en moyenne sur la France.
Un été historiquement chaud et sec avec 3 périodes de canicule
Au cours de l’été météorologique (juin, juillet, août), on a compté pas moins de 3 périodes de canicule :
Durant cet été, des records de nombre de jours de forte chaleur (>30°C) et très forte chaleur (>35°C) ont été battus. On a compté par exemple jusqu’à 32 jours de très forte chaleur à Albi et 36 jours à Avignon. Des records ont concerné aussi le nombre de nuits tropicales (>20°C) avec jusqu’à 85 jours à Nice !
Avec une température moyenne de 22,7°C et un excédent de +2,3°C à la normale 1991-2020, cet été 2022 se classe au 2ème rang des étés les plus chauds jamais enregistrés depuis 1900, derrière 2003 (+2,7°C) et devant les étés 2018 et 2019 qui avaient été également très chauds.
Les conséquences ont été nombreuses avec une sécheresse des sols historique et des niveaux de cours d’eau très bas. Les restrictions d’usage de l’eau ont d’ailleurs touché la majeure partie du pays. Les incendies de forêts ont été très importants avec plus de 60000 hectares de végétation partis en fumée. Des régions peu habituées au risque d’incendies ont été touchées comme la Bretagne où les étés sont généralement très tempérés. Un important feu de forêts s'est déclaré au cœur des monts d’Arrée à la mi-juillet.
Un automne aux allures estivales
L’été s’est prolongé sur une partie de l’automne avec un mois d’octobre exceptionnel puisque l’anomalie de température a été de +3,5°C le hissant largement en tête des mois d’octobres les plus chauds depuis le début des relevés. C’est surtout du 16 au 29 octobre que la douceur et la chaleur ont atteint des niveaux exceptionnels avec des températures dignes d’un plein mois d’été avec des maximales supérieures à 30°C dans le sud et près de 25°C au nord. Des records de chaleur mensuels ont été battus entre le 23 et le 30 octobre, à Orthez (64), Figari (2A), Ajaccio (2A) ou Ger (64). Bordeaux (33) a enregistré le 16 octobre les 30°C les plus tardifs de l’histoire de la station.
Une période de froid en décembre suivi d'une douceur record en fin de l'année
Après la longue période de froid du 1er au 18, un régime de sud à sud-ouest s'est installé jusqu'en fin d'année en véhiculant de l'air d'origine subtropical. Les températures ont atteint des niveaux exceptionnels de douceur avec 18°C à Rennes et 25°C à Biarritz. La nuit du 30 au 31 décembre a été la plus douce jamais observée pour une fin d'année. En conséquence, ce mois de décembre 2022 a connu un excédent de +0,6°C par rapport aux normales.
En conclusion, on peut dire que l’on a connu quasiment 6 mois d’été sur une grande partie du pays, tellement la chaleur est survenue précocement et a duré tardivement… Cette situation est alignée sur les prévisions du GIEC qui prévoient un allongement de la saison estivale avec des périodes de chaleur plus nombreuses et intenses au profit d’une saison hivernale plus réduite avec des périodes de froid moins nombreuses et moins rudes. Le secteur du tourisme devra tenir compte de cette évolution climatique pour adapter au mieux les offres de séjours à sa clientèle. Avec la hausse des températures et les sécheresses plus récurrentes, la gestion de l'eau aura aussi toute son importance entre les différents utilisateurs (agriculteurs, industriels, particuliers...).