
À l'image de ces derniers mois, où le pays a connu la concomitance de périodes de chaleurs (fin mars) suivies de fortes gelées (début avril) puis de temps très humide (depuis la fin juillet), la variabilité naturelle du climat est parfois extrême. Et elle le sera de plus en plus avec le réchauffement climatique si l'on en croit le dernier rapport du GIEC paru ce lundi. De fait, le corps humain, comme la nature, doit s’adapter à ces brusques changements. C'est notamment le cas lorsqu'il est soumis à de fortes chaleurs en été. Mais ces fortes chaleurs, déjà difficiles à supporter, peuvent l'être encore plus lorsque plusieurs paramètres météo se combinent, tels la température et l'humidité, mais pas uniquement. Et ce sera le cas ces prochains jours.
Les fortes chaleurs : le déclencheur de l’inconfort
En effet, après le temps souvent automnal et humide de ces vingt derniers jours, un brusque changement va de nouveau s’opérer avec une forte hausse des températures. Avec l’arrivée de la chaleur et du soleil mercredi et jeudi, le changement que vous allez ressentir sera assez brutal en 48 h. Sur de nombreuses régions, la hausse des températures sera de +5°C en moyenne. Il fera ainsi 36°C sur Toulouse jeudi, contre 31°C ce mardi, et 31°C sur Paris contre 25°C. Au niveau national, les journées les plus chaudes seront celles de jeudi à samedi.
Ce qui caractérise surtout cette période de fortes chaleurs, c’est la persistance dans le sud de températures élevées jusqu’au 15 août et la probabilité d’atteindre 40°C dans le sud-est samedi. Dans ce contexte, le risque de canicule sur quelques départements du sud-est ne peut être exclu alors qu’ailleurs, dans le sud-ouest notamment, il sera frôlé.
Ces fortes chaleurs sont ainsi le premier paramètre "aggravant" de cette fin de semaine, mais ce n'est pas le seul. Dans de nombreuses régions, ces fortes chaleurs vont s'accompagner de la sensation d’un temps lourd, dont le degré d’inconfort variera parfois d’un département à l’autre et au sein d’un même département, en raison de l'humidité.
Une forte humidité empêche de transpirer
Jusqu'à mercredi, le temps va rester sec avec un taux d'humidité dans l'air assez faible. La gêne sera donc surtout liée à l’ensoleillement et aux niveaux des températures. En revanche, à partir de jeudi et jusqu'à samedi la situation va évoluer. Des dégradations pluvieuses et orageuses vont augmenter fortement l’humidité ambiante, avec un temps qui va devenir nettement plus lourd. Avant et après les orages, l’humidité sera jusqu'à 2 fois plus forte que la veille. En conséquence, la température que vous pourrez ressentir sera parfois bien supérieure à la température réelle affichée par votre thermomètre.
L’explication est simple : pour évacuer la chaleur et maintenir une température de 37°C, le corps humain transpire. Or, plus le taux d’humidité dans l’air est important, moins le corps à cette possibilité. C'est dans ces situations que le ressenti d'un temps lourd apparaît, ce qui sera le cas jusqu'à samedi. Ce fût d'ailleurs l'une des difficultés rencontrées par les athlètes lors des Jeux Olympiques de Tokyo, durant lesquels les très fortes chaleurs, parfois combinées à des taux d'humidité importants, ont rendu la tâche difficile aux athlètes qui n'arrivaient plus à se refroidir.
Mais outre le niveau des températures et le taux d'humidité, d'autres paramètres sont à surveiller pour adapter votre comportement ces prochains jours.
Suivre l'inconfort grâce à la température ressentie
Le vent et l’ensoleillement sont également des facteurs importants. Lorsque le vent est faible, l'humidité stagne, ce qui augmente l'inconfort. Ce sera le cas ces prochains jours. Enfin, l'ensoleillement, fort ou faible, peut également jouer sur cette notion de ressenti. Ainsi, l’inconfort maximal survient lorsque se combinent de manière quasi simultanée tous ces paramètres : fortes chaleurs, fort ensoleillement, forte humidité et vent faible.
C'est pour cette raison que depuis plusieurs années, notre service de prévision a intégré ces différents paramètres dans le calcul de la température ressentie. Chacun d'entre nous réagissant différemment dans ces situations en raison d'une météo-sensibilité très personnelle, il est d’autant plus essentiel de consulter les prévisions de ces températures ressenties pour chaque journée, mais aussi pour chaque heure. Cela vous permettra d’optimiser vos décisions pour choisir les moments les moins défavorables pour vos activités extérieures notamment.
Une amélioration ce week-end
Si vous craignez la chaleur soyez rassurés, cette période difficile devrait prendre fin dès samedi sur le nord et entre dimanche et lundi sur le sud, grâce à un changement de régime. Le dôme de chaleur initiateur de cette dégradation s’affaissera progressivement sous la poussée de perturbations arrivant par l’Atlantique ou les îles britanniques. L’anomalie chaude, qui va maintenir en altitude (1500 m) une température moyenne supérieure de +4 à +8°C aux normales jusqu’à dimanche, va progressivement s'atténuer pour s'abaisser mardi prochain jusqu’à 2°C, mais cette fois-ci, en dessous des normales.