
Entre le 16 et le 20 octobre 1940, de l'air chaud remonte de Méditerranée. Cet air chaud, issu d'une dépression qui se creuse sur l'Espagne, se gorge d'humidité en passant au-dessus de la Méditerranée, provoquant des pluies diluviennes sur les Pyrénées-Orientales.
1 mètre de pluie en 48 heures
Le 17 octobre 1940, il tombe 840 mm de pluie à la Llau, soit une fois et demi la pluviométrie annuelle à Paris. Etant donné que le pluviomètre de référence a débordé plusieurs fois, il est envisageable que cette valeur soit proche de 1000 mm en 24h. Cette hauteur d'eau constitue à ce jour le record d'Europe de précipitations en 24 heures. A Saint-Laurens-de-Cerdans, un instituteur relève 1 930 mm sur cinq jours, dont près de 1 000 mm pour le seul 17 octobre. Mais cette valeur n'a pas été homologuée. Des pluies moins intenses se produisent sur la montagne Noire. Conjuguées à celles des Pyrénées, elles entraînent une rupture du Canal du Midi.
Crues meurtrières, 300 morts
Sous l'effet de ces pluies diluviennes, le Tech et la Têt entrent en crue et débordent très rapidement. Ils provoquent des inondations dévastatrices et meurtrières. Les sols, gorgés d'eau s'effondrent littéralement. Un pan de montagne s'écroule et forme un barrage sur le cours du Tech. Ce barrage naturel cède sous la pression de l'eau, provoquant une énorme vague qui détruit toute la région d'Amélie-les-Bains. Le bilan humain est lourd avec une centaine de victimes à déplorer du coté français, mais au total environ 300 victimes pour toute la Catalogne.