Vent fort et grandes marées : risque de surcote et submersion marine

Guillaume WOZNICA
Par Guillaume WOZNICA, météorologue
La conjonction d'une situation dépressionnaire, de vents musclés et d'une forte houle sur nos côtes de l'ouest sera propice au phénomène de surcote entre mercredi et vendredi, d'autant plus que nous sommes en période de grandes marées. Un vaste système dépressionnaire s'est en effet mis en place sur l'Atlantique et l'Europe de l'ouest, marquant le retour d'un temps perturbé et agité.

A quoi correspond le phénomène de surcote ? Dans un premier temps, rappelons que le phénomène de surcote correspond à l'élévation du niveau de la surface de la mer sous l'effet d'une dépression météorologique. La surcote correspond donc à la différence de niveau entre le niveau observé et le niveau que prévoit le calcul de la seule marée astronomique. La pression atmosphérique a donc un impact sur le niveau des mers sachant que la mer a tendance à se dilater en cas de situation dépressionnaire et au contraire se creuser sous l'effet de conditions anticycloniques, on parle alors de décote. A noter qu'une baisse de pression de l'orde de 10 hPa provoque une hausse du niveau de la mer de l'ordre de 10 cm. Cette valeur peut être amplifiée près des côtes, lors du déplacement rapide d'un minimum dépressionnaire par petits fonds (cas de la tempête Xynthia du 28 février 2010).

Les facteurs aggravants et le risque de submersion

Les vents forts et les fortes houles vont constituer un facteur aggravant, notamment au niveau des estuaires en empêchant l'évacuation des eaux douces vers la mer et un risque d'inondations au débouché des fleuves. L'angle du vent par rapport à la côte est un facteur important à prendre en compte ; la surcote sera plus importante si le vent arrive perpendiculairement à la côte. La forme du littoral et la bathymétrie (profondeur des fonds marins) conditionnent également le phénomène de surcote. Les baies, les estuaires ou les golfes favorisent le phénomène (baie de Somme, rade de Brest ou estuaire de la Gironde...) alors que les caps le réduisent (pointe de Penmarch, cap Fréhel....). Sur les côtes basses et peu profondes subissent des surcotes importantes (littoral vendéen par exemple) alors que les côtes bordées par des eaux profondes sont peu vulnérables car le surplus d'eau peut être évacué par les eaux profondes.

Enfin, si le phénomène de surcote intervient en périodes de grandes marées et lors des pleines mers,  le risque de submersion marine est d'autant plus important.

 

Ce mercredi : la pointe Bretagne et les côtes nord du golfe de Gascogne les plus exposées

C'est de la Vendée au Finistère que le risque de submersion marine sera le plus marqué avec la conjonction des grandes marées (coefficients 96 et 102), de vents de sud-ouest forts (80 km/h) et d'une houle importante, de l'ordre de 4 mètres. C'est au moment de la pleine mer en fin d'après-midi que le risque de submersion marine sera le plus important sur la zone littorale.

 

 

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