Un redoux “décapant” : l’isotherme 0°C s’envole, la limite pluie-neige grimpe
La configuration est typique des coups de douceur hivernaux : flux de sud, air subtropical, parfois renforcé par effet de foehn. En altitude, cela se traduit par une remontée spectaculaire de la douceur : l’isotherme 0°C peut atteindre 3000 à 3500 m, un niveau exceptionnel pour la saison. Conséquence directe : la limite pluie-neige remonte très haut sur de nombreux massifs.
Fonte, “pluie sur neige” et manteau fragilisé : le cocktail à surveiller
Sur les versants déjà bien enneigés, ce redoux agit comme un lessivage : la neige s’alourdit, s’humidifie, perd en cohésion, et la fonte s’accélère surtout en dessous de 2000/2500 m selon l’exposition. Le scénario le plus impactant, c’est la pluie sur neige : l’eau s’infiltre dans le manteau, augmente le poids et peut déstabiliser certaines couches.
Des impacts concrets : avalanches, stations, neige de culture…
Cette douceur a plusieurs effets très concrets :
- Risque d'avalanche : l’humidification rapide favorise les coulées et avalanches de neige lourde en dessous des plus hauts sommets, surtout sur pentes raides et aux heures les plus douces.
- Ski et domaines : la neige en fond de vallée et sur les pistes basses souffre vite ; la qualité se dégrade, et la tenue du manteau devient très dépendante de l’altitude et de l’orientation.
- Neige de culture : elle devient plus difficile à produire (fenêtres de froid réduites), et tient moins bien si les températures restent durablement trop élevées.
Le point clé, c’est la durée : et malheureusement, c’est bien ce scénario qui se dessine. La douceur va s'installer, sans retour du froid à l’horizon. En montagne, on ne parlera donc pas d’un simple “coup de chaud”, mais d’une séquence douce durable, défavorable pour consolider l’enneigement, surtout en moyenne montagne, d’ici Noël.