Une atmosphère très instable
L’un des indicateurs clés pour évaluer le potentiel orageux est la CAPE (Convective Available Potential Energy), qui mesure l’énergie disponible pour former des courants ascendants. Ce vendredi, les valeurs sont très élevées — jusqu’à 3 000 J/kg localement — ce qui signifie que l’atmosphère est particulièrement instable. Concrètement, plus la CAPE est élevée, plus les orages peuvent devenir intenses et violents.
Des vents changeants en altitude
Un autre facteur aggravant est le cisaillement du vent, c’est-à-dire la variation de la vitesse et de la direction du vent avec l’altitude. Ce soir, ce cisaillement est marqué, ce qui favorise la formation d’orages organisés, capables de durer plus longtemps et de produire des phénomènes violents comme la grêle, des rafales destructrices, voire de brèves rotations (tubas, voire tornades localisées).
Une atmosphère chargée d’humidité
L’air est également très humide en altitude, comme en témoigne le niveau élevé d’eau précipitable. Cela signifie que les orages auront beaucoup d’eau à disposition, avec un risque de pluies très abondantes en peu de temps, pouvant entraîner localement des inondations ou des ruissellements intenses.
Un déclencheur en surface
Enfin, un front froid progresse actuellement sur le pays, agissant comme un allumage pour cette atmosphère instable. En se heurtant à de l’air chaud et humide, il favorise le déclenchement soudain des orages, souvent en fin de journée ou en soirée.
À quoi faut-il donc s’attendre concrètement ?
- Grêle parfois grosse, avec des grêlons pouvant dépasser 3 à 5 cm localement.
- Rafales violentes, dépassant les 110 km/h sous certaines cellules orageuses.
- Pluies intenses, avec des cumuls élevés en très peu de temps.
- Risque localisé de tornade, notamment dans les zones les plus instables entre la Haute-Normandie et les Hauts-de-France
Ce soir, la prudence est donc de mise dans les régions concernées. Même si tous les orages ne seront pas violents, quelques-uns pourraient se révéler particulièrement dangereux. Suivez de près l’évolution en temps réel et évitez de vous exposer lors du passage des cellules les plus actives.
