
Malgré les apparences, le pic de chaleur qui s'annonce ne peut être qualifié d'« été indien ». Il existe des caractéristiques bien spécifiques pour utiliser cette qualification qui nous vient du continent américain.
Une expression née en Amérique du Nord
L’expression « Indian Summer » est apparue à la fin du XVIIIe siècle en Pennsylvanie avant de se diffuser au Canada. Selon plusieurs sources historiques, elle serait liée aux pratiques des Amérindiens (Indiens d’Amérique), qui profitaient de ce redoux automnal pour chasser et constituer leurs réserves avant l’hiver. Le terme a été popularisé dans les écrits américains dès le début du XIXe siècle.
En Amérique du Nord, les contrastes thermiques sont particulièrement marqués : il est courant d'avoir déjà connu des gelées, voire de la neige, avant un retour temporaire de températures douces et ensoleillées. Ce phénomène est donc remarquable par son enchaînement de froid précoce suivi d’un redoux durable.
Qu’est-ce que l’été indien, au juste ?
Dans la culture nord-américaine, l’« Indian Summer » désigne donc une période douce, sèche et ensoleillée qui survient après les premières gelées automnales. Le Farmers' Almanac, référence en la matière, précise que pour parler de « true Indian Summer », il faut que les températures soient supérieures à 70°F (≈ 21-22 °C) pendant au moins sept jours après l’équinoxe d’automne, et uniquement après la première gelée.
En résumé, c’est une parenthèse estivale insérée entre le premier froid et l’arrivée de l'hiver, caractérisée par un temps stable, sans pluie, avec un ciel clair, ce qui accentue la sensation de douceur.
En France : un phénomène rare et d’autres appellations
Sous nos latitudes européennes, les gelées arrivent souvent plus tardivement, et les amplitudes thermiques automnales sont moins marquées. Il est donc exceptionnel de retrouver les conditions strictes décrites pour l’« Indian Summer » nord-américain. Cependant, la tradition populaire française parle d'autres phénomènes similaires, comme l’« été de la Saint-Martin », une période douce et ensoleillée qui survient autour du 11 novembre (la fête de Saint-Martin). Cette période, souvent courte, apporte parfois un répit dans la fraîcheur automnale.
D’autres traditions régionales évoquent aussi l’« été de la Saint-Denis » (9 octobre) ou l'« été de la Sainte-Catherine » (25 novembre), des périodes où la douceur peut revenir après un refroidissement.
Vous l'avez compris, le pic de chaleur attendu ces prochains jours ne correspondra pas aux critères de l’« Indian Summer » classique. Il s'agira d'un pic de chaleur remarquable, avec des températures pouvant atteindre 33 à 34°C dans le sud-ouest et qui redonnera une atmosphère estivale, contrastant avec le calendrier. Mais ce ne sera pas l'été indien, une saison, comme le disait Joe Dassin dans sa célèbre chanson du même nom, " qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique ".