Alors que nous sommes à un peu plus de 15 jours du début de l'hiver météorologique (décembre-janvier-février), les températures atteignent des niveaux exceptionnels cette semaine avec 18°C à Paris, 21°C à Vichy en Auvergne ou encore 26 à 29°C par effet de foehn au pied des Pyrénées.
La période de grande douceur va durer jusqu'à vendredi avant que les températures amorcent une baisse au cours du prochain week-end. Avec un indicateur thermique national atteignant 15,3°C et 15,8°C jeudi et vendredi, ce devraient être les 13 et 14 novembre les plus doux jamais observés depuis près d'un siècle.
Des effets souvent négatifs sur la végétation
Si l'on peut se réjouir de voir les fleurs et les cultures de nos jardins persister très tardivement en automne, les conséquences d'une grande douceur de novembre sont multiples :
– Elle prolonge l'activité végétative et provoque une désynchronisation avec la saison.
– Sur certains fruitiers, une deuxième floraison s'opère après celle du printemps ; elle peut rendre les bourgeons vulnérables à un gel ultérieur et peut entrainer des pertes de rendements l'année suivante.
- Le feuillage tardif génère moins de repos végétatif pour les plantes, ce qui peut les affaiblir et les rendre plus vulnérables.
Des bouleversements pour la faune
- Lors de périodes de grande douceur répétées, certaines espèces retardent leur migration vers le sud ou leur hibernation.
- Les insectes (araignées, moustiques, abeilles, guêpes, frelons) prolongent leur période d'activité.
- Pour les amphibiens ou les chiroptères (chauves-souris) qui cherchent des gîtes d’hibernation tôt dans l’automne, une douceur prolongée peut entraîner un retard d’entrée en hibernation, ce qui les expose à des menaces (prédation, manque de site, perturbation).
Des conséquences écologiques plus larges
- Le sol et la micro-faune du sol peuvent être affectés : moins de gel signifie moins d’effet « gel/dégel » qui structure la nature du sol, ce qui modifie l’activité des lombrics, micro-organismes, champignons symbiotiques.
- A terme, la répétition de ces épisodes peut favoriser une composition floristique et faunistique différente : des espèces tardives, méditerranéennes ou à longue activité peuvent s’installer plus au nord, tandis que les espèces « classiques d’automne/hiver » peuvent décliner.
Si nous pouvons nous réjouir de la grande douceur et du temps clément induisant des économies de chauffage, il s'agit bien de conditions météo peu habituelles à cette époque de l'année qui peuvent provoquer d'importantes perturbations à la faune et à la flore.